L’atelier « Poules pondeuses »

Aux moins huit personnes travaillent sur cet atelier : Joëlle (qui est stagiaire), Thespina, Evienos, Saki, Saki (ils sont deux), Pédro, Dimitri, Dimitri et… Dimitri (beaucoup de personnes qui se prénomment Dimitri à Thessalonique).

Certains ouvriers travaillent le week-end. En effet, les poules pondant quasiment tous les jours (il faut environ 26 h pour faire un œuf), il faut bien du personnel pour conditionner les œufs pondus le samedi et le dimanche.

Description de l’atelier : Deux bâtiments « poules pondeuses » : le premier bâtiment (90 mètres de long) compte 14 100 poules et le second, plus petit (60 mètres de long), 11 000. Ce deuxième bâtiment n’est, pour le moment, pas productif car les poules sont trop jeunes. Elles sont arrivées le 11 juin à l’âge de 3 mois. En général, elles ne commencent à pondre qu’un mois environ après leur arrivée. Elles ont toutes le même âge mais certaines sont physiologiquement plus précoces et vont donc commencer à pondre d’ici une semaine. Les œufs de début de ponte sont petits et au fur et à mesure de la croissance de la poule, les œufs grossissent.

Petite remarque : Comment reconnaît-on une poule qui est prête à pondre ? Sa crête est formée et la largeur du bassin, au dessus du cloaque, est de trois doigts.

Le taux de ponte est d’environ 95 %. Les 14 100 poules qui sont présentes dans le premier bâtiment pondent en moyenne 13 380 œufs par jour.

La carrière des poules pondeuses dure 11 mois, puis celles-ci sont abattues et vendues. Les poules du grand bâtiment sont abattues au cours de la période de Noël et celles du petit bâtiment, courant mai.

Les poules sont au nombre de 10 par cage (sauf dans le grand bâtiment où elles ne sont que 9). Les cages sont en enfilade et cela, sur 3 niveaux. Le petit bâtiment est composé de deux salles avec chacune 550 cages sur 4 rangées. Chaque cage est équipée de perchoirs, de griffoirs, de pipettes d’eau et d’un endroit sombre pour favoriser la ponte. L’accès à l’aliment est permanent.

Les fientes tombent sur un tapis roulant qui se situe sous les cages. Celui-ci se déclenche tous les deux jours. Les fientes sont ensuite stockées dans une fosse. Il n’y a aucune odeur désagréable dans le bâtiment. Les ventilateurs fonctionnent en continu, ce qui permet de renouveler constamment l’air du bâtiment.

Tapis roulant pour les fientes

La lumière reste allumée 15 heures par jour (11 heures à leur arrivée puis augmentation d’une demi-heure chaque jour pour arriver à 15 heures).

Les œufs pondus tombent sur un tapis roulant qui les emmènent ensuite le matin dans la salle de conditionnement.

Le matin, le tapis roulant permet de ramener tous les œufs pondus la veille (après midi) et la nuit dans une salle qui jouxte le petit bâtiment.

Une caméra permet de surveiller les deux bâtiments et l’acheminement des œufs dans la salle de conditionnement.

Écran de contrôle

Les œufs, lorsqu’ils arrivent dans cette pièce, sont triés : d’un côté les cassés et les coquilles sales puis de l’autre les œufs commercialisables. Ces derniers sont mirés puis passés sous une lampe UV (objectif : détruire les micro-organismes pathogènes). Ils sont ensuite datés du jour de ponte puis calibrés. Ils sont enfin conditionnés selon leur taille : les gros (63-73 g), les moyens (53-63 g) et les petits (< 53 g).

Échantillon des œufs de l’atelier

Le premier œuf sur la photo est considéré comme « extra large ». Il est écarté de la vente. Le deuxième est appelé « Mégala », il fait partie de la catégorie des « gros œufs ». Nous avons ensuite un « Méséa », c’est à dire un médium (ou moyen). L’avant dernier œuf est classé en petit. Et enfin, notre petit dernier, qui est le premier œuf pondu par l’une des jeunes poules qui sont arrivées le 11 juin. Les ouvriers étaient très contents de le découvrir !

La journée débute à 6h et se termine à 14 h. Les œufs sont conditionnés par boite de 6 puis celles-ci sont placées dans des cartons, à raison de 12 par carton. Sont vendus environ chaque jour 1 200 cartons de gros œufs, 900 de calibre moyen et 90 de petit calibre. 600 œufs sont écartés chaque jour.

J’ai oublié de préciser que l’alimentation des poules pondeuses contient du lin. Ces œufs sont donc enrichis en Oméga 3 et sont donc vendus comme tel.

Lorsque le travail est terminé, la salle de conditionnement est entièrement nettoyée.

Saki et Joëlle en plein travail

Un orage cette nuit (entre le 24 au 25 juin) a fait tout disjoncter dans les bâtiments. Donc, plus de ventilation ni de cooling pour les poules. La température a donc augmenté dans les deux poulaillers et est restée très élevée tout au long de la nuit. Cela a provoqué une baisse du taux de ponte : 1 000 œufs de moins produits ce matin. Saki a donc décidé de donner des vitamines aux poules dans leur eau de boisson pour les aider à récupérer. J’ai vérifié en fin de matinée si les poules avaient bien supporté la chaleur de cette nuit dans le petit bâtiment : seule une poule est morte. Son cadavre a été transporté dans un grand frigo. Celui-ci contient 6 poubelles dans lesquelles on entasse les poules mortes. Y sont également stockés, les œufs dont les dates de péremption sont dépassées. Saki prévient l’équarrissage lorsque les 6 poubelles sont pleines. L’entreprise demande 50 € pour chaque déplacement puis 0,20 €/kg enlevé.

Il a également décidé de vacciner les poules contre la maladie de Newcastle (pour en savoir plus sur cette maladie, voici un lien : http://www.afsca.be/professionnels/productionanimale/santeanimale/newcastle/). Un comprimé pour 1 000 poules à faire fondre dans l’eau de boisson. Saki coupe l’accès à l’eau pour que les poules aient soif puis il met dans le circuit l’eau mélangée au vaccin. Il faut que dans les deux heures les poules aient bu car, après, le vaccin devient inefficace.


Articles

Voici un petit aperçu, en vidéo, du travail qui est réalisé dans la salle de conditionnement.

Aperçu de l’écran de contrôle
De la collecte des œufs à leur mise en carton